CoopCircuits à la Rencontre des tiers-lieux nourriciers à Pinsaguel ! Une journée pour apprendre, partager nos expériences, et démultiplier les circuits courts sur les territoires

Juin 30, 2022 | Actualités

Débat sur les « communs », présentations de plusieurs initiatives, visite de la ferme du 100ème singe, cette journée d’échanges et de rencontres autour des tiers-lieux nourriciers a permis de préciser les contours parfois flous de ce qu’est un commun alimentaire, de partager plusieurs projets autour de l’alimentation locale et de renforcer les liens entre la coopérative CoopCircuits et les tiers-lieux nourriciers.

Suite au cycle de webinaires sur les tiers-lieux nourriciers auquel CoopCircuits avait déjà participé, la Coopérative Tiers-Lieux, France Tiers-Lieux, Réseau Cocagne, 100e Singe et MadaBrest co-organisaient vendredi 24 juin 2022 une journée d’échange entre tiers-lieux nourriciers à Pinsaguel, près de Toulouse.

Pinsaguel est une commune dynamique et engagée dans la transition, avec une épicerie circuit court zéro déchet, une réserve naturelle régionale de 600ha (RNR Confluence Garonne-Ariège), une association Pinsaguel en Transition. Le Château des Confluences a été racheté par la mairie, et aménagé par le 100e singe et 3PA à l’occasion de cette journée.

 

L’objectif était de réunir toute personne investie dans un tiers-lieu nourriciers (existant ou en projet) ou traitant majoritairement des enjeux agricoles et alimentaires.

Comment produire et gérer des communs (matériels et immatériels) : nature, échelle, cadre juridique ?

La coopérative CoopCircuits était invitée à intervenir dans l’atelier « Comment produire et gérer des communs (matériels et immatériels) : nature, échelle, cadre juridique ? ».

Jean-Baptiste Bellet a représenté CoopCircuits et a détaillé les points suivants décrivant CoopCircuits et son fonctionnement dans l’objectif de définir ce qu’est un « commun ». Comme vous le savez, dans la logique « opensource », nous sommes toujours ravis de partager notre modèle si cela peut inspirer d’autres initiatives, et échanger pour améliorer nos pratiques au sein de CoopCircuits.

En gros, voici les éléments présentés :

  • Présentation du métier de CoopCircuits (accompagner les organisateurices de circuits courts, diversité des approches pour une meilleure résilience, charte de valeurs, modèle économique qui à la fois permette de de garder le commun accessible à tout le monde et soit en mesure de le pérenniser en le rendant indépendant financièrement
  • Pourquoi CoopCircuits est un commun ?
    • Structuration en SCIC (coopérative d’intérêt collectif) : gouvernance partagée avec toutes les parties prenantes (utilisateurs clients, partenaires, travailleurs de la plateforme, soutiens, …), limitation et réutilisation des bénéfices dans l’activité ;
    • Accessibilité du commun : La plateforme CoopCircuits.fr est accessible à tous les circuits courts : d’une part, ses fonctionnalités permettent de couvrir de nombreux besoins adaptés à une grande diversité d’initiatives (producteurs en direct, groupements d’achat ou de producteurs, épiceries…) et CoopCircuits n’impose aucune forme juridique ou économique pour ses utilisateurs ; d’autre part, pour les circuits courts qui ne pourraient pas s’acquitter du tarif d’utilisation de la plateforme à 1% du chiffre d’affaires, une contribution libre est possible ;
    • Appartient au réseau Open Food Network : mise en commun des ressources financières et des ressources humaines pour contribuer au logiciel libre (philosophie du logiciel libre : peut être étudié, modifié, utilisé librement …), mutualisation de la résolution des problèmes, partage des modèles et bonnes pratiques d’organisation de circuits courts etc.

 

Plusieurs autres intervenants ont présenté et pu échanger autour de leurs initiatives :

Mix’Art Myris : un collectif d’artistes autogéré en procès avec Toulouse Métropole car le lieu occupé par le collectif est fermé administrativement depuis 1 an et les financements ont été coupés. Le collectif souhaite continuer à défendre ce commun et cherche un nouveau lieu pour refaire communauté et faire vivre cette expérience artistique/sociale/politique en y ajoutant un pôle alimentation, une école des communs de l’alimentation (AMAP, cantine, relation maraîchers, réseau Cocagne, 100e singe, activité de microbrasserie pour vendre la bière sur place)

Mix’Agrumes : groupement d’achat d’oranges de Sicile avec 250 bénéficiaires sur le territoire toulousain. Le groupement fait partie de Mix’Art Myris, et est utilisateur de CoopCircuits.

Art Factories Autrepart : centre de ressources sur la transformation du territoire par l’occupation d’espaces. Ils ont adopté les communs comme un référentiel contraignant.

GIP Transtion : groupement d’intérêt public pour accélérer les processus de transition de l’agriculture. Le GIP est composé de l’Etat (DRAAF), la Région, l’Agence de l’Eau Adour-Garonne et existe depuis février 2022. Pour mettre en œuvre sa mission de promotion de la transition écologique, le GIP équipe les agriculteurices avec les données techniques, travaille avec les lycées agricoles pour transmettre les nouvelles pédagogies / projets d’enseignement de la transition agroécologique, et souhaite proposer aux établissements agricoles la création de tiers-lieux pour faire le lien entre agriculteurices et société civile = des espaces qui soient des lieux neutres d’échanges d’idées et de pratiques entre agriculteurices.

Mairie de Fenouillet (31) : a lancé une SCIC avec le réseau Cocagne et mis à disposition 8ha de terres et une serre pour du maraîchage à destination des deux écoles primaires, de la crèche et du CCAS (600 repas). La SCIC réunit la mairie et le conseil départemental. Les 2 salariés permanents et les citoyen·ne·s organisent aussi des ateliers sur l’alimentation saine, la cuisine etc. Ils disposent en tout de 80ha de terres agricoles en zone inondable, louées pour l’instant en majorité à des agriculteurs conventionnels.

Le Secours Catholique : a arrêté les distributions pour se concentrer sur l’accueil et le pouvoir d’agir (comment faire pour améliorer la situation des personnes). L’antenne locale va lancer à l’automne dans le Lauragais (31) une “Frat’mobil”, fourgon aménagé pour faire des tournées dans les villages, et proposer café, espace de parole, que faire ensemble.

La Smalah : tiers-lieux, collectif, association à Saint-Julien-en-Born dans les Landes. Créée il y a 10 ans pour animer une communauté rurale dont l’activité économique était très saisonnière/touristique. 3 outils : café associatif ; atelier de fabrication numérique (fablab) et traditionnel (artisanal, situé dans une recyclerie) ; organisme de formations. La Smalah a lancé en 20202 le projet ANCRAGE pour la construction autonome d’outils agricoles, destinée aux paysans néo-installés hors cadre familial et qui ne sont pas formés sur l’outillage agricole. Actuellement dans le milieu agricole ce sont des outils très technologiques et très chers qui sont fléchés par les subventions. Il n’y a pas de subvention possible pour du matériel d’occasion, et impossibilité pour les paysans de les réparer, il faut faire appel à des bureaux d’étude ou des entreprises d’agro-équipement. Les BPREA sont orientés gestion et administration de l’entreprise, il y a moins d’enseignements pratiques. Le verrouillage socio-technique fait que les outils sont adaptés à l’agriculture conventionnelle et extensive, ce qui implique une fuite des savoirs et des compétences.

Actions :

  • formation : apprendre à construire ses outils et ses bâtiments (bois)
  • invention : création de nouveaux outils, par ex. prototype en test cet été de tracteur électrique (tout recyclé à base d’un quad et moteur de fauteuil roulant) et destiné aux fermes de moins de 1ha
  • lobbying : auprès du département, de la région etc. Ont proposé un PAT (projet alimentaire territorial) mais ce projet n’a pas pu aboutir, et s’est ainsi transformé en DAT (Démarche Alimentaire de Territoire).

Iels travaillent avec des lycées agricoles, et sont très bien reçus par les enseignants et les élèves.

Iels travaillent aussi avec l’Atelier Paysan, qui est leur prestataire sur les ateliers de soudure. Le tryptique de l’Atelier Paysan :

  • construire une alternative
  • faire de l’éducation populaire et de la formation
  • entrer dans un rapport de force (casser des robots désherbeurs !)

La Smalah organise aussi des formations à l’utilisation de logiciels libres sur les fermes (aide compta, aide aux cultures), mais ces outils ont du mal à se lancer. L’intervenant ne connaissait pas encore CoopCircuits, cette rencontre a été l’occasion de se mettre en lien !

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