Achat de produits alimentaires locaux en ligne : un état des lieux
Le RMT alimentation locale organisait un webinaire sur l’achat de produits alimentaires locaux en ligne, avec Open Food France, l’INRAE, La Rochelle Université, le baromètre Dyal Connect et Excelia.
CoopCircuits vise la transformation de l’alimentation vers une alimentation durable, en mettant à disposition des outils de gestion numériques pour les circuits courts. Le sujet nous intéresse forcément. On vous raconte ce qu’on a retenu de ce webinaire. Retrouvez aussi ci-dessous les liens vers le replay du webinaire et la présentation qui l’accompagnait.
Les grandes questions auxquelles ce webinaire tente de répondre
Quelles sont les grandes tendances de consommations ?
Quels sont les parcours et pratiques d’achat ?
Quels rapports les consommateurs entretiennent envers les outils numériques de vente ?
Quelles évolutions des pratiques de consommation ?
L’INRAE a piloté un travail de recensement et compilation d’une cinquantaine d’enquêtes, études et sondages de consommations sur les 10 dernières années, pour mieux comprendre les grandes tendances de la consommation locale et en circuit court, et comment le numérique vient changer le rapport à cette consommation ?
Parmi les conclusions, on apprend :
- Sans surprise : depuis 10 ans, les grandes et moyennes surfaces (GMS) font partie des principaux lieux d’approvisionnement alimentaire pour 80 à 90% des français
- Les circuits courts sont fréquentés par une part de plus en plus importante des français (40% dans les années 2013-2015 à 60% en 2021)
- L’achat de produits locaux est une pratique très partagée (80% à 90%).
- Tous les ans depuis 10 ans, entre 40% et 70% des français déclarent acheter plus de produits locaux, plus souvent aux producteurs, plus souvent en circuit court
- Entre 40 et 75% des français auraient changé leurs habitudes alimentaires depuis la pandémie de COVID 19
- Entre 50 et 80% des français seraient prêts à payer plus cher pour des produits locaux et qui rémunèrent correctement les producteurs
- Entre 40% et 70% veulent acheter plus de produits locaux/ circuit court / direct producteurs à l’avenir
Les achats en ligne de produits en circuit court
- Environ 50% des consommateurs ont déjà fait des achats alimentaires en ligne
- L’achat de produits en ligne ne fait qu’augmenter depuis 10 ans. Le drive alimentaire passe de 20% à 40% en 5 ans
- 16% des acheteurs en circuits courts, achètent en ligne.
- 25% des non acheteurs en ligne souhaitent acheter sur un site de vente directe producteur (versus 11% sur un site de grande surface)
- Entre 50% et 70% souhaitent que les commerçants de proximité vendent en ligne
- 30% utilisent des applications d’aide au choix
Le baromètre Dyal Connect donne des résultats complémentaires quant aux pratiques d’achat de produits locaux en ligne et confirme une évolution des pratiques des consommateurs depuis 2020 et les restrictions liées au COVID 19. On y apprend notamment (source baromètre 2021) que 35% des français ont utilisé des outils numériques pour acheter des produits locaux (+ 7 points par rapport au baromètre 2019).
L’utilisation d’outils numériques a augmenté, que ce soit pour acheter ou pour s’informer, mais reste modeste.
Mais tout le monde ne recourt par au numérique : 39% des acheteurs de produits locaux n’utilisent pas le numérique ni pour acheter ni pour se renseigner.
Pour CoopCircuits, c’est une vraie question. Nous sommes convaincus que les outils numériques sont facilitants : par leur légereté, ils permettent de créer des circuits de distribution alimentaires autonomes, bien organisés et viables économiquement. Mais comment réduire la réticence ou la fracture numérique qui s’expriment ici et rendre accessibles les offres des boutiques en ligne au plus grand nombre? La réponse se trouve déjà dans les pratiques des organisateurs de circuit court utilisant CoopCircuits pour organiser leurs ventes : elles et ils ont la plupart du temps des formes hybrides de commercialisation : pré commande en ligne sur la plateforme coopcircuits.fr, point de vente à la ferme ou dans un autre lieu de distribution (local associatif, tiers-lieu, épicerie etc.) permettant aux personnes n’utilisant pas internet pour leurs achats de pouvoir s’approvisionner en circuit court et à tout le monde de se rencontrer lors des rendez-vous de distribution.
Des courses omniprésentes – un parcours d’achat alimentaire complexe : Multiple, hétérogène, répétitif, changeant
L’Université de la Rochelle a mené une recherche pour aborder cette complexité, au moyen d’entretiens notamment. Comment les achats alimentaires locaux s’imbriquent-ils dans l’ensemble des achats alimentaires réalisés ?
A l’issue de cette recherche, voilà quelques points clé à retenir pour les organisateurs de circuit court :
« Se connecter les uns aux autres » est un des socles du fonctionnement de la plateforme CoopCircuits.fr. En effet, une des grandes différences de notre plateforme par rapport aux autres est l’effet réseau qui pousse les porteurs de circuit court à s’organiser collectivement et facilite cette organisation collective. Concrètement, cela signifie que sur CoopCircuits.fr, les catalogues peuvent être connectés : Les producteurs peuvent vendre leurs produits via leur propre boutique, la boutique d’une autre entreprise et peuvent eux-mêmes vendre des produits d’autres producteurs.
Cette fonctionnalité peut avoir des répercussions positives pour mutualiser l’organisation logistique de la distribution (mutualisation de la mise en panier, les transports, le lieu de distribution) et pour accroitre la clientèle et les ventes (visibilité démultipliée via la vente dans plusieurs boutiques et mise à disposition d’une plus grande variété de produits pour les acheteurs).
L’ambivalence des consommateurs face aux achats en ligne
Dans le cadre de sa thèse, Fabien Rogeon a mené une recherche conceptuelle, 2 recherches qualitatives et une recherche quantitative autour du comportement des chalands au regard de la digitalisation des achats de produits alimentaires locaux.
Une des grandes conclusions à l’égard de ce travail de fond est l’ambivalence, à savoir que le ressenti des consommateurs comporte à la fois une part de positif et une part de négatif vis-à-vis des achats en ligne. Cette ambivalence s’exprime dans les dimensions suivantes :
Du grain à moudre pour CoopCircuits 🙂
Nous reportons ici les éléments qui nous ont particulièrement marqués mais vous invitons à consulter le webinaire pour vous faire une vision complète.
Les conclusions de ces travaux sont intéressants pour les personnes impliquées au quotidien dans notre coopérative, nous questionnent sur nos pratiques, comment les améliorer.
En particulier la dualité observée pousse à la réflexion : le numérique à la fois facilitant les échanges mais aussi générant une perte de contrôle, le numérique générant une fracture entre ceux qui y ont accès et ceux qui n’y ont pas accès mais en même temps permettant de recréer des échanges économiques dans des endroits où les commerces alimentaires avaient disparu etc.
Des questions, des suggestions, autre chose à partager ? Contactez-nous ! bonjour[a]coopcircuits.fr
Revoir le webinaire :
Pour info : les infographies présentées dans ce document sont issues de la présentation faite pendant le webinaire.
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